L’océan enfante des canots,

Sur un tapis clair de sable chaud,

Roule le sel au gré de ses flots.

Elle admire la mer,

Y dissout toute sa colère,

Elle perd son long voile de lumière.

Emporté dans les flots du vent,

Un pêcheur le saisit à temps,

Mais elle l’arrache tout brusquement.

Elle l’accuse de souiller sa toile,

Mais son regard est plein d’étoile,

Et ses lèvres sont sans égale.

Le pêcheur ne l’écoute plus,

Il a le cœur bien trop ému,

Il la calme d’un soudain baiser,

Puis s’éloigne dans son canoë.

Quand vient à pleurer le ciel,

De larmes et arc-en-ciel,

La barque glisse jusqu’au rivage,

S’ancre dans le sable sauvage.

Ray de lune berçant mon éveil,

Couché, cherchant le sommeil.

Ton visage tourné vers moi,

Moi qui ne regarde que toi.

Caresse de ta joue, main enjouée,

Corps qui frémit, d’émotion gagnée.

Bras qui s’ouvrent comme coquille,

Recevant ta douceur, fleur d’envie.

Symphonie de mains en gestes posés,

Harmonie de baisers exquis, parsemés.

Main concave convolant le convexe galbé,

De ton sein en serment de fruit sucré.

Perte des sens, renouveau d’essentiel,

Renaissance d’un corps à cœur perpétuel.

Torse palpitant,

Cœur emportant,

Dos violoncelle,

Tiédeur d’il en elle,

Rythme accordé,

Chant de draps froissés.

Petit amour charnel,

D’une elle aimant il,

Deux corps volubiles

D’une étreinte immortelle.