M'asseoir à tes côtés muette auprès de toi
Songer que tu étais jadis peut-être roi
Me dire que ton âme aura sans doute froid
Car je n'ai pas de flamme mais des mots sans voie

Sans voix pour les guider sur ces routes obscures
Les doutes pour aider à prendre la mesure
De gestes importuns, de mes regrets futurs
Des ruines d'un destin défunt et sans allure

A conjuguer un verbe au passé imparfait
Pour m'allonger sur l'herbe de tous mes méfaits
Puis observer le ciel, ses nuages défaits
En recouvrant du miel des mots les sombres faits

D'été ou bien divers dans leur extravagance
Et t'écrire des vers, dessiner le silence
Au fond de souvenirs qui hurlent de souffrance
Qui n'auront d'avenir qu'au travers l'espérance

Une feuille à la main pour tracer la mémoire
De ces anciens chemins, ces abysses si noires
Que même la lumière serait désespoir
Absolu d'un hier à la couleur du soir

Accrocher mes Enfers, les pendre au Paradis
Avec un fil de fer, exprimer les non-dits
Fermer enfin mes lèvres sur les interdits
Et tous les propos mièvres de sucre raidis

Pour t'écrire une lettre ou une poésie
Agrémentée peut-être de mots bien choisis
Ceux qui parfois font mal, parfois anesthésient
Jettent des ombres pâles sur ma fantaisie

Lorsque ma plume joue à gratter mon papier
S'écoulant sur mes joues, s'écrasant à tes pieds
Larmes que tu essuies de mes yeux maquillés
Te dire que je suis une fille à papier.

Comme un oiseau sur une branche
Qui attend la belle saison
Je me poserai sur cette planche
En attendant ta floraison

Comme le soleil qui attendra
Que la lune aille bien se coucher
Je serai là quand tu voudras
Simplement pour te réveiller

Comme la trotteuse de l'horloge
Qui fera lentement son tour
J'attendrai sagement dans ma loge
Que sonne l'heure de nos Amours

Comme dans le silence d'une nuit
Où seul ton coeur lentement raisonne
Je reverrai d'être celui
Qu'un jour tes deux bras emprisonnent.

va, va belle hirondelle, va lui dire que je l'aime

mais ne revient pas pour me faire de la peine...